Depuis quelques semaines, je suis plongée dans le mode "je voudrais trop vivre avec 1 lit, 1 cuillère et 1 bol", un peu comme les 3 ours dans leur petite maison ousqu'il y a juste le nécessaire mais c'est cosy quand même.
Quand j'ouvre un tiroir et que je vois 23 cuillères à glace (soit la glace est molle et on
slurpe
à la paille, soit elle est cimentée et il faut une hache) et 47 flûtes à champagne (achetées 1 euro pièce chez le démoniaque Suédois pour une crémaillère qui n'arriva jamais et je ne bois pas de champ', en plus), mon cerveau se contracte et mes yeux font des plis de partout. Et à mon âge, les plis de la face sont mal reçus, faut-il le préciser.
J'ai commencé distraitement en éliminant le jetable non jeté : 845 bouchons, fèves des 314 dernières galettes, 3 gants troués et 25 chaussettes isolées. Puis subrepticement, je suis passée aux épices périmées et au vieux pulls boulochés. L'addiction a commencé à affleurer lorsque j'ai passé 48 minutes à tester tous les feutres et crayons de la maison pour jeter avec jubilation les défaillants. J'ai nettement senti mon coeur palpiter au moment où j'ai enfourné 3 sacs de vêtements dans la borne
ad hoc
. J'ai vécu un expérience euphorique en rapportant au pharmacien une caisse de médicaments périmés depuis 8 ans ; suivie de près par une éradication des cosmétiques ouverts depuis environ 18 ans. J'ai finement analysé une dépendance à la zénitude quand j'ai suivi du regard avec une sincère admiration et l'oeil humide les éboueurs dans ma rue.
A force, mon expérience de vie a dû commencer à se voir un peu sur les bords parce qu'un soir dans la cuisine, j'ai retrouvé mon
douzétendre
mettant au point un tableau informatique recensant le contenu de la cuisine, tiroir par tiroir, placard par placard, avec la colonne "out" prête à bondir vers le dehors.